mardi, 11 avril 1916

« L’abcès de Verdun »

Au Grand Quartier général, le colonel Buat vient d’être nommé à la tête du bureau des opérations sur le front français.

 

L’ancien élève du Lycée de Nantes note dans son Journal :

 

« La grande affaire est de traiter l’abcès de Verdun avec tous les médicaments nécessaires, mais sans rien sacrifier de ce qu’il nous faut mettre dans la grande offensive projetée sur la Somme. C’est cette offensive qui nous sauvera ; avec son ouverture s’achèvera – j’en ai la persuasion absolue – l’affaire de Verdun. Plus cette offensive sera forte – elle est liée à celle préparée par les Anglais – plus sûrement Verdun sera dégagé. Ce sont deux longs mois à gagner, sans doute, mais il va falloir les gagner en faisant à Verdun tous les sacrifices nécessaires non seulement pour résister, mais pour réagir vigoureusement ; hors de là, rien de plus. La campagne de l’année ne se résoudra pas sur la Meuse, mais sur la Somme ».

 

Edmond Buat voit juste. La bataille de la Somme, lancée le 1er juillet 1916, obligera les Allemands à desserrer leur étau sur Verdun. « L’abcès de Verdun » ne sera pas guéri pour autant et l’on aura soigné le mal par un mal encore plus grand puisque la bataille de la Somme sera plus sanglante que celle de Verdun.