mercredi, 12 mars 1919

La rive gauche du Rhin de Hoche à Foch

La conférence de la paix provoque de nombreux débats en France sur les réparations dues par l’Allemagne et sur la sécurisation de notre frontière de l’Est. Les journaux s’en font l’écho. Aujourd’hui, Alphonse Aulard, titulaire de la première chaire d’histoire de la Révolution française à la Sorbonne, qui envoie régulièrement des billets au Populaire dont il partage l’opinion politique radical-socialiste, signe une tribune intitulée : « Annexerons-nous la rive gauche du Rhin ? »

 

Au nom « des principes du droit des gens tels que la Révolution française les a définis et appliqués… et que les quatorze articles du président Wilson les a formulés en style américain », il s’élève contre le vœu de certains hommes politiques d’annexer la rive gauche du Rhin. Il rajoute : « Nos soldats se sont fait tuer pour qu’il n’y eût plus de peuple esclave, plus de nation violentée. Est-ce que leur sacrifice va avoir pour résultat posthume que la France fera aux Rhénans ce que l’Allemagne a fait aux Alsaciens-Lorrains ? »

Par contre il soutient une proposition en vogue à l’époque : « Quant aux Rhénans eux-mêmes, ce que nous devons désirer, c’est que de leur plein gré, librement, ils se constituent en République indépendante. La république rhénane ! C’était le vœu, le dessein de Hoche, quand il commandait dans le pays rhénan. C’est la vraie solution. C’est la solution conforme à nos principes et à nos intérêts ».