lundi, 26 février 1917

La ligne Hindenburg

Depuis quelques semaines, les communiqués de guerre, publiés quotidiennement dans les journaux nantais, signalent une progression des Anglais sur le front de la Somme. Pour la première fois, aujourd’hui, Le Phare publie un article discret, laissant entendre que ces avancées britanniques seraient dues à un repli volontaire de l’ennemi : « Le raccourcissement des lignes allemandes dans la vallée de l’Ancre, avait été décidé depuis quelque temps déjà… » écrit le journaliste.

 

En effet, à la suite de la bataille de la Somme, le général Hindenburg a décidé de construire, pendant l’hiver, en retrait du front sur une profondeur variant selon les endroits de 10 à 50 km, une ligne de fortification courant sur 160 km, de Lens à Reims, de façon à raccourcir le front et de libérer 13 divisions aussitôt placées en réserve.

 

Le repli sur la nouvelle « ligne Hindenburg », commencé le 9 février, s’accompagne d’une destruction systématique des zones abandonnées qui sont minées et piégées.

 

Les Alliés ont mis un certain temps à comprendre la portée de l’opération. Le 1er mars, le général Guillaumat écrit à son épouse : « Le retrait des Boches devant les Anglais nous a également charmés : ce retrait a beau être volontaire, ce qui est exact, c’est la volonté de ne plus recevoir de coups et pour le moral des troupes ce jeu là est dangereux ».

 

Ce repli sur une solide ligne de défense atteindra son ampleur à la veille de l’offensive Nivelle, dont l’état-major allemand connaît l’essentiel, et perturbera grandement les plans de l’état-major français…. et le moral des troupes françaises.