dimanche, 27 mai 1917

La grève des ouvrières

Selon les journaux, on compte aujourd’hui à Paris environ 25 000 grévistes :

 

« parmi lesquels les repasseuses, blanchisseuses, les employées de confections pour hommes, des ouvrières employées dans une fabrique de moteurs, les dévideuses de coton, les employées d’une manufacture de fils, les bobineuses… dans la matinée, de nombreuses grévistes, portant des pancartes indiquant leur corporation, se sont rendues dans différentes maisons pour débaucher les ouvrières qui travaillent encore ».

Le Populaire

 

 

Selon Le Phare, se joignent à ces corporations en grève le personnel des bouillons et restaurants ainsi que les employées de banques. Toutes réclament une indemnité de vie chère de 1 franc par jour et l’adoption de la semaine anglaise.

Le journaliste écrit que : « De petits drapeaux anglais fichés sur leurs chapeaux, précédées de pancartes minuscules sur lesquelles on lit « Semaine anglaise ! » elles déambulent à travers la ville… Les hommes les applaudissent, mais les femmes sont sévères pour elles : « Elles feraient mieux de moucher leurs gosses », « Il n’y en a que pour elles ! », « Elles en font du volume ! ». Rappelant « que les frères et les amis de ces petites midinettes sont exposés aux coups de l’ennemi », le journaliste conclut : « Le moment n’est pas aux grèves, fussent-elles pleines d’imprévu et de pittoresque. Que Messieurs les patrons et mesdames les ouvrières se le disent ! »