dimanche, 13 août 1916

« La grande poussée »

Sous ce titre, G.aston Veil, dans Le Populaire, se veut résolument optimiste.

« Les Alliés sont dans une passe tellement heureuse depuis plusieurs semaines que nous sommes presque blasés et que nous accueillons les meilleures nouvelles comme des événements attendus et prévus ».

 

Qu’est ce qui justifie une telle bonne humeur ? Le front occidental ?

Maurice Schwob, dans Le Phare met les choses au point : « A Verdun, nous avons vendu très cher chaque pouce de terrain, tellement cher que le client ruiné n’a plus les moyens d’acheter. Dans la Somme, nous ne faisons d’acquisitions qu’à coup sûr… Ce métier de gagne-petit n’est pas reluisant, mais c’est ainsi que s’édifient les bonnes maisons solides ».

 

Alors, la grande poussée ? Les deux éditorialistes vont la dénicher du côté russe : « L’impulsion a été donnée par la Russie. Depuis un an on nous disait : « Attendez cet été, la Russie étonnera le monde ». Et en effet l’été est venu, et la Russie étonne le monde ».

Les Autrichiens, mis en difficulté par les Italiens sur leur front sud, accumulent les défaites face aux Russes en Galicie et Bukovine. Il n’en faut pas plus pour remonter le moral de nos éditorialistes, déçus des opérations sur le front occidental.