jeudi, 17 février 1916

La bedaine de Joffre

Lorsqu’ils sont en cantonnement, à l’arrière du front, pour une courte période de repos, les régiments sont souvent sollicités pour recevoir des personnalités, politiques et militaires, soucieuses de se montrer « sur le front », ce qui agace les poilus, quel que soit leur grade :

 

Le général Guillaumat écrit, ce jour à son épouse :

« Nous allons recevoir le grand chef [Joffre]. On va nous faire faire des manœuvres !!! Après 18 mois de guerre le besoin s’en fait évidemment sentir ! Mais il faut occuper les Etat-major d’en haut qui, eux, ne l’ont pas faite, la guerre. »

 

Le Nantais Maurice Digo, note dans ses  Carnets, le 14 mars :

« Réveil 4 h 30. Prise d’armes à 7 h 30… Longue pause jusqu’à l’arrivée d’une limousine noire de laquelle sort l’énorme bedaine de Joffre.

 La Marseillaise et les décorations sont expédiées en vitesse, l’auto noire démarre aussitôt. La cérémonie a duré 5 minutes.

Il est 8 h 35. Nous sommes sur pied depuis 4 heures. »