mardi, 24 juillet 1917

Kerenski : « Une belle figure »

« Une belle figure ». Sous ce titre, Gaston Veil dans Le Populaire rend hommage à Kerensky nouveau chef du gouvernement en Russie :

 

« De tout ce chaos, le nouveau président du Conseil émerge. Ignorant des affaires russes, nous ne connaissions pas son nom il y a quelques mois, mais dès les premiers jours de la Révolution il a été mis en lumière, et maintenant il brille d’un éclat incomparable. Kerensky fait penser au grand Carnot, à Gambetta, et l’on a l’impression que, si la Russie, comme nous l’espérons, sort victorieuse de la tourmente, c’est à lui qu’elle le devra ».

 

Cette belle figure solaire contraste avec un sombre visage, évoqué par Gaston Veil, dans son éditorial du 23 juillet, celui de Lénine qui : « pousse l’anarchisme jusqu’aux dernières limites et qui ne voit pas dans la guerre une lutte des peuples mais une lutte des classes… Ce qui est sûr c’est qu’un homme comme Lénine mènerait tout droit la Russie à la ruine, c’est qu’en même temps il compromet la cause du droit et de la justice empêchant les armées russes de contribuer à l’effort commun contre l’Allemagne. Que Kerensky n’hésite pas ! Qu’il mette Lénine et ses complices hors d’état de nuire, et le nouveau président du Conseil du gouvernement russe aura bien mérité de la patrie et de l’humanité ! ».