dimanche, 16 août 1914

Impatience et cécité

Depuis plusieurs jours, les journaux n’ont que quelques échauffourées réussies sur le front des Vosges pour crier victoire. Ils s’impatientent :

« La monotonie de ces jour d’attente est interrompue de temps en temps par l’annonce de quelques faits qui nous paraissent d’une plus grande importance, mais qui ne se succèdent pas assez vite au gré de notre impatience. Nous voudrions déjà qu’une grande bataille eût été livrée, tant nous avons le ferme espoir de remporter la victoire. » écrit Gaston Veil dans Le Populaire du 16 août.

 

Pour expliquer l’atonie du moment Le Populaire titre ce jour-là : « Les Allemands hésitent ». C’est loin d’être la réalité car l’armée allemande progresse rapidement en Belgique. D’ailleurs, une dépêche de l’agence Havas, citée dans le même numéro du Populaire, révèle que le ministère belge de la Guerre décide « de ne plus faire aucun communiqué relatif aux mouvements des armées alliées en Belgique, en raison de l’intérêt supérieur du pays et recommande à ce sujet, à la presse, le silence le plus absolu ».

Le 20 août, Bruxelles tombe aux mains des Allemands.