lundi, 30 juin 1919

Good bye !

Depuis quelques semaines, Nantes voit repasser, pour le départ au pays natal, les convois américains qu’elle avait salués lors de leur montée au front.

 

Lors du Conseil municipal du 30 juin, le maire lit la lettre que le général Pershing, commandant en chef des forces expéditionnaires américaines adresse à la municipalité.

« Monsieur le Maire

Au moment où le séjour en France des Forces expéditionnaires américaines touche à son terme, je tiens à venir vous remercier, en leur nom, pour l’accueil que les Officiers et les soldats américains ont constamment reçus dans la ville que vous administrez avec tant de distinction.

En particulier, votre municipalité a bien voulu décider que les denrées entrant à Nantes, à destination de nos troupes, seraient exemptes de tous droits d’octroi. Je tiens à vous dire combien nous avons été sensibles à cette mesure et vous prie de bien vouloir transmettre à votre Conseil municipal et à la population l’expression de notre reconnaissance… ».

           

Dans sa réponse, le maire déclare : « Nous pensons que les bords de l’Océan sont maintenant moins éloignés… les efforts accomplis ensemble pour mettre en œuvre des moyens formidables, ont appris aux hommes des deux côtés de la mer à se mieux connaître…

Messieurs, ceux qui vont quitter notre Patrie porteront son salut, mieux que nul ne saurait le faire, à la grande République des Etats-Unis… Vive l’Amérique ! Vive la France ! »

 

Une déclaration qui tranche avec ce que l’on sait des relations de plus en plus tendues entre civils et soldats américains dans la région.

 

Dessin de l’élève Marcelle Goupilleau de l’école du boulevard de la Colinière, intitulé : « Avant le départ – vente dans le quartier de vieux effets de l’armée américaine – à la recherche de chaussettes, chemises… » (AMN)

L’école du boulevard de la Colinière était installée près du « Salvage depot », l’atelier de réparation des vêtements militaires américains. La pénurie, la vie chère, et peut-être la mode, expliquent le succès de la liquidation du « Salvage depot » avant le départ des Sammies.