mardi, 5 septembre 1916

« C’est un boche ! »

Sous ce titre, Le Phare laisse la plume à l’un de ses lecteurs, témoin d’un incident dimanche, à 17 h 30, place de la Bourse :

 

« J’entends crier : « C’est un Boche », « A mort l’espion », « A l’eau »… C’était un homme assez bien mis, qui était poursuivi par une bande de voyous et de badauds qui, tout en hurlant, lui faisaient tomber son chapeau, le couvraient de crachats… C’est alors qu’un militaire et deux matelots de passage, encadrèrent l’homme et le conduisirent au commissariat de police… Il n’eut aucune peine à prouver son identité : il débarquait d’un train de Paris lorsqu’il fut abordé par un ivrogne qui ne lui trouvait probablement pas l’air sympathique – il ressemble comme un frère au président Wilson – de là, apostrophe, invectives…

 

 Je crois que le malheureux se souviendra de l’accueil plutôt frais qui lui a été fait à son premier voyage à Nantes et qu’il gardera le plus déplorable souvenir de notre hospitalité ».