samedi, 1 juin 1918

« C’est la ruée suprême » (Le Populaire)

Les Allemands arrivent à Château-Thierry

(Voir la carte dans notre chronique du 22 mars).

 

Ils sont à moins de 100 km de Paris. La Grosse Bertha a repris ses tirs sur la capitale. Bientôt c’est l’artillerie lourde allemande qui pourra prendre le relais. Les journaux nantais hésitent entre mensonge patriotique et vérité.

 

Le Phare titre : « La marche de l’ennemi s’est ralentie » (30 mai) ; « Nos héroïques soldats résistent » (1er juin).

 

Dans Le Populaire Gaston Veil écrit : « Les Boches se ruent de nouveau sur Paris. C’est la bataille de la Marne qui recommence et nous aimons à répéter ces simples mots de bataille de la Marne qui évoque à nos esprits le souvenir de la plus belle victoire que nous ayons jamais remportée ».

Après ces mots où la désespérante réalité côtoie l’espoir il manie encore le paradoxe :

« Nous sommes à une de ces heures où tous les Français ne doivent former qu’un bloc pour résister à l’ennemi, où l’on doit éviter la moindre fissure. C’est pourquoi il n’y a pas lieu de rechercher maintenant si tout a été fait dès la première minute comme il aurait fallu ; ce sont là pour l’instant des débats inutiles qui ne serviraient qu’à amoindrir l’autorité… ».

 

Pour l’instant !

Sous la poussée ennemie l’union sacrée se fissure.