lundi, 30 septembre 1918

Armistice bulgare au goût amer

« La Bulgarie a signé l’armistice » titrent les journaux nantais.

 

L’Armée d’Orient est victorieuse et ce n’est pas le général Guillaumat, qui avait préparé l’offensive, qui est célébré, mais celui à qui il a passé les commandes lorsqu’il a été appelé gouverneur de Paris : Franchet-d’Esperey.

 

On se souvient (voir notre chronique du 16 septembre) que Guillaumat, une fois le danger allemand sur Paris passé devait retourner à l’Armée d’Orient comme le lui avait annoncé Clemenceau. Mais, si le Groupe d’armées de Paris est bien dissout, Guillaumat ne retourne pas en Grèce. Il est nommé commandant de la Ve Armée ce qui ressemble à une rétrogradation.

 

Il le prend assez mal, malgré ce qu’il écrit à son épouse :

« Coup de théâtre ! Je ne vais plus à Salonique : on me donne la médaille militaire en même temps qu’à d’Esperey. Et ne voulant pas rester à Paris, je prends le commandement de l’armée Berthelot (la Ve) en attendant mieux. Certains pourront appeler cela une déchéance, moi pas, et je crois que ma personnalité en sera au contraire fortement grandie. C’est égal, comme je l’ai dit à Clemenceau, je voudrais bien qu’on cesse un jour de m’agiter ».