mercredi, 6 septembre 1916

Aristote et Briand

La prise de quelques anciens villages, ruinés (voir la chronique du 3 septembre), sur le front de la Somme, suffit à ranimer l’optimisme des éditorialistes nantais.

 

Sous le titre, pourtant prudent : « Progrès sensibles », Gaston Veil, dans Le Populaire, a de la peine à contenir son enthousiasme :

 

« Nous sommes en quelque sorte au point culminant de cette guerre ; c’est le moment où jamais de culbuter l’adversaire… Sur tous les fronts, l’ennemi est fortement pressé. Aussi semble-t-il que ces mois de septembre et d’octobre doivent nous amener de grands résultats. Selon mon habitude, je n’anticiperai pas sur les événements ; je me contenterai de dire que, quand la mauvaise saison commencera, les Allemands seront probablement très mal en point. Quant aux Autrichiens, aux Bulgares et aux Turcs, je ne serais pas étonné si ceux-là ne comptaient plus du tout ».

 

Tout aussi optimiste, Maurice Schwob, dans Le Phare, en appelle aux classiques :

« Admirons la méthode française, pure, impeccable, classique, qui, dans cette tragédie de la guerre, a enfin introduit la règle antique des trois unités. Aristote peut rendre hommage à notre Briand ».

 

Un grand classique du bourrage de crâne.