dimanche, 15 juin 1919

Agitations

Les journaux nantais titrent toujours sur « L’extension du mouvement ouvrier » (Le Populaire) et sur la réponse attendue de l’Allemagne aux propositions de paix.

 

Ce sont là aussi les préoccupations du général Buat qui note dans son Journal :

« La crise des transports en commun est arrangée. Dans le midi, aucun incident et détente qui semble due à un large octroi de permissions. En revanche, les mineurs parlent de faire grève. Quant à nos militaires, il n’apparaît pas qu’ils en soient encore là heureusement. Mais il faut prendre des précautions et le maréchal [Pétain] part ce soir pour l’est, afin d’aller un peu tâter le pouls à toutes les unités.

Le maréchal Foch a fait aujourd’hui parvenir un ordre disant que le jour J – c’est-à-dire celui où nous pénétrons en Allemagne, si le gouvernement de Scheidemann se refuse à signer la paix – sera le 20 juin… Cela signifie, les dernières décisions des Alliés devant être remises demain 16, que les Allemands n’auront que 3 jours pour décider si c’est oui ou non. Si c’est non, le 20 au matin, nous envahirons leur territoire ».

 

Tandis que les militaires se préparent à retourner au combat, à Nantes les employés des tramways votent la reprise du travail imités par les ouvriers du bâtiment mais les dockers poursuivent la grève.