mardi, 9 avril 1918

« A la veille de l’expiation »

Sous ce titre à sensation, Le Populaire revient sur le cas des deux femmes condamnées à mort pour intelligence avec l’ennemi et qui ne peuvent plus espérer le salut que de la grâce présidentielle.

 

 

Attiré par l’odeur du sang, le journaliste s’invite dans la prison de Nantes :

 

« Personne plus qu’elles ne sait mieux que leur séjour à la prison est maintenant bien compté et que chaque aube nouvelle peut être leur dernière. Et pourtant elles tiennent, si ce n’est pas toutefois une injure que d’accoler cette expression de courage pur et de légitime espérance au cas de ces deux criminelles.

« Pour « tuer le temps », comme nous le disions l’autre jour, elles lisent beaucoup, surtout la jeune, qui se pique d’une certaine littérature ! et qui écrit des lettres dénuées de banalité, il faut le reconnaître….

Manuela – la doyenne – a entendu plusieurs fois l’aumônier : c’est peut-être elle… qui sera la moins ferme devant les fusils justiciers.

En tout cas, il est certain que l’incarcération des deux femmes est maintenant limitée, et que si elles chantent encore dans leur cellule, c’est le chant du Cygne ».

 

Quand goût du sensationnel et goujaterie vont de pair.