jeudi, 30 mars 1916

A la recherche des prisonniers

Quand un soldat est déclaré « disparu », sa famille ne sait s’il est mort au combat ou s’il a été fait prisonnier.

Si l’on redoute la première hypothèse, généralement la plus probable, on s’accroche à la seconde. En plein désarroi, les familles averties de la « disparition » d’un proche lancent des avis de recherche.

 

Pour les aider, Le Populaire publie ce communiqué :

« L’Agence internationale des prisonniers de guerre, qui fonctionne à Genève, sous le contrôle de la Croix-Rouge, nous prie de signaler au public les cruelles déceptions auxquelles s’exposent les familles françaises qui écrivent au hasard dans les camps d’Allemagne ou dans les pays envahis pour rechercher un disparu…. Les réponses qui leur sont faites sont presque exclusivement négatives… L’Agence internationale des prisonniers de guerre prie les familles françaises, afin d’éviter toute erreur et toute déception, de passer toujours par son intermédiaire ».

 

En dehors de l’Agence citée dans le communiqué, les familles de « disparus », pour avoir la liste des prisonniers de guerre français en Allemagne, s’adressent aussi aux autorités laïques et religieuses de leur commune. Elles demandent aux unes de se renseigner auprès de l’ambassade d’un pays neutre (Espagne) à Berlin, et aux autres de contacter les services diplomatiques du Vatican.

 

Les familles de « disparus » vivront des heures angoissantes jusqu’au retour des prisonniers de guerre, en 1919. Ce sera pour elles la joie des retrouvailles ou la fin des illusions et le début d’un long et difficile deuil.