mercredi, 13 décembre 1916

1916 selon Aristide Briand

Dans un long discours à la Chambre, où il présente son nouveau cabinet et demande la confiance des députés, Aristide Briand dresse un bilan militaire de l’année 1916 (que l’on peut comparer avec celui établi par le général Guillaumat – chronique du 8 décembre) :

 

 

« Ah ! messieurs, il faut jeter un regard en arrière sur cette année ; il faut se rappeler ce qu’elle a été au début, il faut se souvenir des heures d’émotion cruelle et d’anxiété par lesquelles nous avons passé ; il faut se rappeler quel immense effort, dont elle attendait la victoire, a fait l’armée allemande. Elle avait préparé une agression avec tous les moyens en hommes et en matériel qui pouvaient faire supposer que cette attaque violente la conduirait à la victoire.

 

Eh bien, messieurs, après huit mois, ce n’est pas une victoire allemande, c’est une victoire française qui, à Verdun, s’est inscrite sur les drapeaux. Il ne faut pas oublier non plus, messieurs, qu’à la minute la plus angoissante, c’est par la diversion de la Somme que Verdun soulagé a pu respirer, reprendre des forces et repousser l’ennemi presque jusqu’à son point de départ du commencement de l’année…

 

Sur la Somme où, certes, il n’y a pas encore eu, à ce jour, une victoire décisive, sur la Somme, l’ascendant de nos soldats s’est marqué puisque, dans cette campagne, 80 000 prisonniers allemands ont été faits par eux.

 

Messieurs quand je dis ces choses, je rends hommage au pays d’où sont sortis ceux que vous appelez les poilus, nom glorieux, et je rends aussi hommage aux chefs qui les ont conduits ».